En tant que freelance (ou travailleur indépendant) vous pouvez, sous certaines conditions, déduire vos frais de repas de votre résultat imposable. Mais attention : l’administration fiscale encadre fortement ces dépenses pour éviter tout abus. Dans cet article, vous découvrirez :
- Les conditions pour qu’un repas soit déductible en 2025
- Les plafonds et barèmes actualisés (montant du repas à domicile, limite d’exonération, etc.)
- La différence entre un repas pris seul et un repas d’affaires
- Des exemples chiffrés concrets
- Les justificatifs à fournir pour sécuriser votre déduction
Vous pourrez ainsi optimiser votre comptabilité, tout en restant dans les règles !
Sommaire
- Rappel : pourquoi et dans quel cadre déduire ses frais de repas ?
- Les conditions générales de déduction en 2025
- Frais supplémentaires de repas : barème 2025
- Exemples de calcul pour les freelances en 2025
- Qu’en est-il des repas d’affaires ?
- Focus sur la TVA : récupérable ou non ?
- Points de vigilance et pièces justificatives
- FAQ : réponses aux questions fréquentes
- Conclusion : maximisez vos déductions en toute sécurité
1. Rappel : pourquoi et dans quel cadre déduire ses frais de repas ?
En tant que travailleur indépendant relevant du régime des BIC (bénéfices industriels et commerciaux) ou des BNC (bénéfices non commerciaux), vous pouvez déduire de votre résultat imposable les dépenses nécessaires à l’exercice de votre profession. Les frais de repas en font partie, à condition qu’ils soient :
- Réellement engagés pour votre activité (nécessité professionnelle)
- Distingués de vos frais de vie personnelle (repas à la maison, etc.)
- Justifiés (factures, tickets de restaurant mentionnant le détail…)
Cette déduction aura pour effet de réduire votre base imposable, donc de diminuer votre impôt sur le revenu. Toutefois, la loi ne permet pas de déduire la totalité de ces frais sans plafond : elle considère qu’une partie correspond à un repas « normal » pris au domicile, et qu’une autre peut être excessive au‑delà d’un certain seuil.
2. Les conditions générales de déduction en 2025
Pour être déductibles, vos frais de repas (pris seul ou avec un invité) doivent :
- Résulter d’une obligation professionnelle :
- Vous êtes en déplacement ou ne pouvez pas rentrer déjeuner chez vous (distance « normale », horaires…).
- Ou vous êtes en rendez‑vous / repas d’affaires.
- Excéder le coût d’un repas à domicile :
- L’administration calcule un « avantage en nature nourriture » pour évaluer ce qu’un repas à domicile aurait coûté.
- En 2025, cette valeur forfaitaire est de 5,45 €.
- Ne pas dépasser la limite d’exonération :
- Au‑delà d’un certain seuil, la dépense est jugée « excessive » et n’est plus déductible.
- Cette limite pour 2025 est de 21,10 € par repas.
- Être effectivement payés par vous et justifiés :
- Vous devez conserver la facture ou un ticket de caisse faisant apparaître le détail et le montant TTC.
- Si le montant dépasse 150 €, l’administration recommande une facture au nom de votre entreprise (ou un document identifiant clairement votre activité).
3. Frais supplémentaires de repas : barème 2025
L’administration fiscale a publié le barème suivant pour 2025 :
- Évaluation forfaitaire d’un repas pris à domicile : 5,45 €
- Limite d’exonération : 21,10 €
- Montant maximal déductible : 21,10 € – 5,45 € = 15,65 € par repas
En d’autres termes :
- Vous ne pouvez pas déduire la partie équivalant à un repas normal (5,45 €).
- Au‑delà de 21,10 €, la dépense est considérée comme trop élevée et la part au‑dessus de 21,10 € n’est plus déductible.
Ces montants concernent les frais supplémentaires dus au fait que vous mangez hors de chez vous. Ils s’appliquent pour un repas seul, pris par le freelance pour des raisons professionnelles (impossibilité de rentrer).
Note : Les micro‑entrepreneurs (auto‑entrepreneurs) ne peuvent pas déduire directement de dépenses réelles dans leur résultat, car ils sont soumis à un abattement forfaitaire. Les règles ci‑dessus concernent les entreprises individuelles au régime réel ou les dirigeants de sociétés (soumis à l’IR).
4. Exemples de calcul pour les freelances en 2025
Exemple 1 : repas à 16 € TTC
- Montant du repas : 16 €
- Évaluation forfaitaire d’un repas à domicile : 5,45 €
- Frais supplémentaires déductibles : 16 – 5,45 = 10,55 €
- Ce montant est en dessous de la limite de 21,10 €, donc tout est OK.
Exemple 2 : repas à 35 € TTC
- Limite d’exonération : 21,10 €
- Valeur du repas à domicile : 5,45 €
- La partie au‑dessus de 21,10 € (soit 35 – 21,10 = 13,90 €) est jugée excessive, non déductible.
- Ce qui est déductible = 21,10 € – 5,45 € = 15,65 €.
Attention : si vous estimez avoir une raison valable d’un repas à 35 € (restaurant haut de gamme parce que zone isolée, horaires tardifs, etc.), vous pouvez tenter de justifier la totalité auprès du fisc, mais vous devez avoir des arguments solides (cf. la notion de « circonstances exceptionnelles »).
5. Qu’en est‑il des repas d’affaires ?
La situation est différente lorsqu’il s’agit d’un repas d’affaires :
- Objectif : promouvoir l’activité, négocier un contrat, inviter un prospect ou un client, etc.
- Preuve : vous devez indiquer (sur la facture ou un justificatif) le nom des personnes invitées et le motif professionnel.
- Déduction : dans ce cas, le barème lié au repas individuel (5,45 €) ne s’applique pas. L’intégralité de la note peut être déduite, sauf si l’administration considère qu’elle est hors de proportion.
Exemple : vous invitez un gros client au restaurant pour négocier un important contrat. La note s’élève à 80 €. Si vous êtes en mesure de justifier l’invitation (contexte d’affaires, identité du client), la note de 80 € peut être admise en déduction intégrale. L’administration pourrait toutefois juger « exagéré » un repas à 300 € par personne, sauf justification (restaurant étoilé, usage habituel dans le secteur, etc.).
6. Focus sur la TVA : récupérable ou non ?
- Frais de repas individuels : la TVA n’est pas récupérable en principe (considéré comme un avantage personnel).
- Repas d’affaires : la TVA est récupérable, à condition d’avoir une facture mentionnant la TVA et de prouver l’intérêt de ce repas pour l’entreprise (invitation, négociation…).
Cette distinction est importante dans votre comptabilité. Il est donc conseillé de séparer clairement vos frais de repas individuels et vos repas d’affaires afin de ne pas faire d’erreur sur la récupération ou non de la TVA.
7. Points de vigilance et pièces justificatives
Pour éviter tout redressement fiscal, veillez à :
- Conserver les justificatifs : tickets de caisse détaillés, factures mentionnant la date, le montant, le nom du restaurant.
- Justifier la raison professionnelle : notez, si nécessaire, sur le justificatif le motif (mission, journée continue sans retour au domicile, etc.) ou la personne invitée.
- Ne pas dépasser systématiquement la limite de 21,10 € pour les repas individuels (sauf cas exceptionnel documenté).
- Ne pas inclure la part du conjoint ou d’autres proches s’ils ne travaillent pas dans l’entreprise.
8. FAQ : réponses aux questions fréquentes
8.1. Les frais de repas sont‑ils déductibles pour les micro‑entrepreneurs ?
Non. Les micro‑entrepreneurs (auto‑entrepreneurs) bénéficient d’un abattement forfaitaire sur le chiffre d’affaires et ne peuvent pas déduire de charges réelles. Les règles décrites ici s’appliquent aux entreprises individuelles au régime réel (ou dirigeants de société imposés à l’IR, BIC/BNC).
8.2. Les repas pris à la maison (ou gamelle) sont‑ils déductibles ?
Non, la loi considère qu’un repas à la maison ou un plat préparé chez vous ne constitue pas un frais professionnel. Seuls les frais supplémentaires liés au fait de ne pas pouvoir rentrer chez vous sont potentiellement déductibles.
8.3. Puis‑je déduire 100 % d’un restaurant pris seul ?
Non, vous devez retrancher la valeur forfaitaire du repas à domicile (5,45 € en 2025), et veiller à ne pas dépasser 21,10 € de dépense. La part déductible est donc au maximum 15,65 € (21,10 – 5,45) sur un repas pris seul.
8.4. Les notes de restaurant avec un client sont‑elles 100 % déductibles ?
Oui, à condition que vous justifiiez la finalité professionnelle de l’invitation (nom du client, motif commercial, etc.) et que le montant reste cohérent avec la pratique de votre secteur. Dans ce cas, la TVA est en plus récupérable.
8.5. Faut‑il forcément une facture si le repas dépasse un certain montant ?
Au‑delà de 150 € TTC, l’administration exige une facture nominative. En‑dessous, un ticket de caisse détaillé est toléré.
9. Maximisez vos déductions en toute sécurité
Les frais de repas peuvent représenter un poste de dépense significatif pour les freelances. En 2025, le barème évolue encore légèrement, avec un plafond de 21,10 € et une valeur de 5,45 € pour le repas à domicile. Le but : vous permettre de déduire la fraction supplémentaire effectivement liée à votre activité professionnelle.
- Pour un repas individuel (hors domicile, par nécessité) : vous pouvez déduire la différence entre la note et 5,45 €, dans la limite de 21,10 €.
- Pour un repas d’affaires (invitation d’un client, d’un prospect…), la totalité est admise en charge, TVA comprise (si vous êtes assujetti), si vous justifiez l’intérêt professionnel.
Gardez toujours les justificatifs, mentionnez le nom des invités et le motif professionnel, et respectez les seuils en vigueur. Ainsi, vous optimiserez votre comptabilité sans craindre un redressement fiscal.
En pratique :
- Créez une catégorie distincte dans votre comptabilité : « Frais de repas hors domicile » vs « Repas d’affaires ».
- Appliquez le barème 2025 (5,45 € de base, 21,10 € de plafond).
- Vérifiez la TVA récupérable ou non en fonction du type de dépense.
Enfin, n’hésitez pas à solliciter votre expert‑comptable pour valider le traitement de vos frais de repas et éviter tout litige avec l’administration fiscale. Vous pouvez ainsi vous concentrer sur votre mission freelance l’esprit tranquille… et le ventre plein !
Vous souhaitez en savoir plus ?
Pour un audit gratuit, ou pour poser vos questions, contactez Neovi dès aujourd’hui !
