Imaginez : vous êtes à la tête de votre propre activité, vous avez des projets à foison, mais un point vous tracasse plus que tout autre… votre fiscalité. En 2025, l’optimisation fiscale n’est plus un luxe réservé aux grosses entreprises. Les freelances, solopreneurs et créateurs d’entreprise y ont désormais pleinement accès. Et souvent, le statut juridique, qu’il s’agisse de la SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle) ou de l’EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée), joue un rôle majeur dans la façon dont vous serez imposé.
Dans cet article, nous allons explorer en profondeur ces deux statuts afin de vous aider à choisir la structure la plus avantageuse pour optimiser vos impôts en 2025. L’idée ? Vous donner un éclairage concret sur les mécanismes d’imposition, l’impact des dividendes, les stratégies d’optimisation ou encore les erreurs à éviter pour ne pas alourdir inutilement votre charge fiscale.
Prêt à booster votre trésorerie et à prendre le contrôle de votre fiscalité ? Allons-y !
I. Comprendre la fiscalité des SASU et EURL
1. SASU : L’imposition à l’impôt sur les sociétés par défaut
La SASU se distingue par un fonctionnement très flexible et, en matière de fiscalité, elle est soumise à l’impôt sur les sociétés (IS) par défaut. Que signifie concrètement l’IS en 2025 ?
- Taux d’imposition principal à 25% : Depuis quelques années, les gouvernements successifs tendent à harmoniser l’IS autour de 25% pour la majorité des entreprises.
- Taux réduit de 15% : Sous certaines conditions (capital entièrement libéré, chiffre d’affaires ne dépassant pas un certain seuil, etc.), vous pouvez bénéficier d’un taux réduit sur une fraction de vos bénéfices (jusqu’à 42 500 € de bénéfices imposables).
Option pour l’IR (pendant 5 ans)
Bien qu’elle soit soumise à l’IS de plein droit, la SASU peut opter pour l’impôt sur le revenu (IR) pendant une période maximale de 5 ans, à condition de respecter certains critères (chiffre d’affaires, date de création, nature de l’activité…).
L’intérêt ?
Reporter les pertes sur le revenu global : Si vos bénéfices sont faibles, cela peut réduire votre imposition personnelle.
Flexibilité provisoire : Après ces 5 ans, vous basculerez forcément à l’IS, ce qui peut vous pousser à réfléchir dès le début à l’évolution de votre activité.
Cas concrets : Quand l’IS est avantageux en SASU
Vous anticipez de gros bénéfices : L’IS vous permettra de payer moins d’impôts qu’à l’IR si vos revenus sont suffisamment élevés, notamment parce que vous pouvez choisir de ne vous verser qu’une partie de la rémunération sous forme de salaire, le reste étant taxé au niveau de la SASU.
Vous souhaitez distribuer des dividendes : Avec la SASU, ces dividendes ne subissent pas de cotisations sociales, un point crucial pour l’optimisation (nous y reviendrons).
2. EURL : L’imposition à l’impôt sur le revenu comme principe
À l’inverse, l’EURL est avant tout un dérivé de la SARL. Elle se trouve donc par défaut soumise à l’impôt sur le revenu (IR), sauf si l’associé unique est une personne morale.
- Imposition des bénéfices sur votre déclaration personnelle : Concrètement, le bénéfice (ou le déficit) de l’EURL est directement intégré à votre revenu global. Ainsi, si votre société dégage peu de profits, vous payez peu (ou pas) d’impôts supplémentaires.
- Possibilité d’opter pour l’IS : L’option est irréversible, ce qui signifie qu’une fois que vous l’avez choisie, vous ne pouvez plus revenir en arrière. Cette bascule est particulièrement intéressante lorsque votre activité commence à générer des bénéfices plus conséquents.
Cas pratiques : Scénarios où l’IR ou l’IS conviennent à une EURL
Petit chiffre d’affaires ou bénéfices modestes : Rester à l’IR peut s’avérer rentable, surtout si vos revenus sont déjà taxés dans une tranche d’imposition relativement basse.
Création d’une trésorerie : Si, au contraire, vous comptez accumuler des réserves dans la société et distribuer peu de rémunération, l’IS peut devenir une meilleure option pour réduire vos impôts personnels.
II. Dividendes et cotisations sociales : Les différences clés
1. Dividendes en SASU : Aucun assujettissement aux cotisations sociales
Voilà un point qui revient sans cesse lorsqu’on évoque la fiscalité de la SASU : les dividendes. Si vous êtes l’associé unique d’une SASU, et que vous décidez de vous verser des dividendes, vous n’aurez pas de cotisations sociales à payer dessus. Vous devrez vous acquitter de la flat tax (30% : 12,8% d’IR + 17,2% de prélèvements sociaux) ou opter pour le barème progressif de l’impôt sur le revenu (avec abattement de 40%).
Pourquoi c’est un avantage fiscal ?
Flexibilité : Vous pouvez arbitrer entre un salaire, qui est soumis à charges sociales, et des dividendes, qui en sont exonérés.
Optimisation : En dosant soigneusement vos revenus, vous pouvez trouver un juste milieu pour payer moins de charges tout en restant dans la légalité.
2. Dividendes en EURL : Limitation et assujettissement partiel
En revanche, dans une EURL soumise à l’IS, les dividendes versés au-delà de 10% du capital social (et des sommes en compte courant associé) sont assujettis aux cotisations sociales du Travailleur Non Salarié (TNS).
- Implications : Si vous avez un capital social faible, la majorité de vos dividendes risque de dépasser ce seuil et de se retrouver taxée lourdement.
- Moindre flexibilité : Par rapport à la SASU, l’EURL se montre moins conciliante pour ceux qui veulent maximiser la rémunération sous forme de dividendes.
III. Optimisation fiscale : Quel statut pour quelles stratégies ?
1. Quand la SASU est le meilleur choix
a) Si l’objectif est de verser des dividendes
Vous l’aurez compris, la SASU excelle dans la distribution de dividendes puisque ceux-ci ne subissent pas de cotisations sociales, seulement la flat tax ou le barème progressif.
b) Pour bénéficier du régime protecteur d’assimilé salarié
Même si cet article se concentre sur la fiscalité, le fait d’être assimilé salarié permet aussi de gérer finement votre rémunération imposable. Et le niveau de charges sociales plus élevé (par rapport au TNS) peut vous amener, par ailleurs, à privilégier les dividendes plutôt qu’un gros salaire.
c) Pour les entrepreneurs prévoyant des levées de fonds
En termes d’optimisation globale, la SASU reste plus attrayante si vous ambitionnez d’ouvrir votre capital à des investisseurs ou de passer à une SAS pluripersonnelle. Même si ce n’est pas une logique purement fiscale, elle influence la stratégie d’entreprise.
(Exemple chiffré) : Disons que vos bénéfices atteignent 70 000 € en fin d’année. En SASU, vous pouvez décider de vous verser un salaire modéré (par exemple 35 000 €) et distribuer 35 000 € de dividendes, sans cotisations sociales sur cette part. En EURL soumise à l’IS, ce même versement de 35 000 € de dividendes au-delà de 10% du capital serait soumis aux cotisations TNS, ce qui peut sérieusement alourdir la note.
2. Quand l’EURL est plus avantageuse
a) Si les bénéfices sont modestes et que l’IR est fiscalement plus léger
Vous êtes un freelance en lancement ? Vous générez des bénéfices restreints ? L’imposition à l’IR (par défaut) peut se révéler un allié, car vous n’alourdirez pas votre fiscalité si vous êtes déjà dans une tranche marginale basse.
b) Pour minimiser les charges sociales grâce au régime TNS
Le gérant associé d’EURL relève du régime des indépendants (TNS). Ses charges sociales sont moins élevées que dans le régime général. De quoi améliorer la trésorerie à court terme, même si la protection sociale est moins généreuse.
c) Pour une gestion simplifiée dans les activités individuelles ou familiales
L’EURL se prête bien aux structures plus modestes, éventuellement familiales, où l’on ne prévoit pas d’entrer des investisseurs. L’option IR ou IS, couplée à des charges sociales réduites, peut vite se montrer gagnante.
IV. Comparatif fiscal SASU vs EURL en 2025
1. Tableau comparatif des régimes fiscaux
Critères | SASU | EURL |
---|---|---|
Régime fiscal par défaut | Impôt sur les sociétés (IS) | Impôt sur le revenu (IR), sauf associé unique personne morale |
Option possible | IR pendant 5 ans (sous conditions) | IS (irrévocable une fois choisie) |
Taux IS en 2025 | 25% (15% réduit sous conditions) | 25% si option pour IS + idem taux réduit (selon CA, capital libéré, etc.) |
Dividendes | Exonérés de cotisations sociales, soumis à flat tax ou IR | Au-delà de 10% du capital, soumis aux cotisations TNS |
Rémunération du dirigeant | Assimilé salarié (charges sociales + élevées, mais meilleure couverture) | TNS (charges sociales moindres, couverture moins complète) |
Adapté pour | Entrepreneurs cherchant à verser dividendes, lever des fonds | Freelances avec revenus modestes, gestion plus simple, envie de TNS |
2. Impact sur les revenus nets selon les scénarios
Revenus à 30 000 € :
SASU : Si vous prenez la majorité en salaire, vous paierez davantage de charges sociales, mais vous pourrez moduler une partie en dividendes.
EURL : Avec l’IR, vous pouvez bénéficier d’une imposition personnelle légère si vous n’avez pas d’autres revenus importants.
Revenus à 80 000 € :
SASU : Possibilité d’un arbitrage salaire/dividendes, potentiellement très intéressant pour diminuer vos prélèvements.
EURL : Si vous n’optez pas pour l’IS, l’IR peut rapidement grimper si vous êtes déjà dans une tranche à 30% ou plus.
Revenus à 150 000 € :
SASU : Salaire raisonnable pour couvrir vos besoins et le reste en dividendes, canalisant l’addition fiscale.
EURL : Option pour l’IS peut être judicieuse dans ce cas. Les dividendes restent toutefois soumis aux cotisations au-delà de 10% du capital.
V. Erreurs fréquentes et conseils pratiques pour optimiser vos impôts
1. Erreurs fréquentes à éviter
a) Ne pas anticiper l’impact des charges sociales
Beaucoup de freelances et créateurs se concentrent exclusivement sur l’IS ou l’IR, mais oublient que la différence majeure se situe souvent dans le coût des cotisations.
b) Mal évaluer l’option IS pour l’EURL
Rappelons-le : c’est irrévocable ! Choisissez-la avec soin. Si vos revenus fluctuent énormément, ou si vous prévoyez de faire exploser votre chiffre d’affaires dans quelques années, calculez bien la pertinence de ce choix.
c) Négliger l’intérêt des dividendes dans une SASU
Beaucoup de dirigeants de SASU s’appuient essentiellement sur un salaire, alors même que les dividendes peuvent les soulager de charges sociales. Un bon équilibre entre salaire (pour couvrir la protection sociale) et dividendes (pour réduire les cotisations) est souvent plus judicieux.
2. Conseils pour optimiser la fiscalité
a) Faire appel à un expert-comptable
Chaque situation est unique et la fiscalité évolue. Un professionnel pourra simuler vos différents scénarios, anticiper d’éventuels changements législatifs et vous orienter vers le statut le plus adapté. (Pensez à Neovi, notre cabinet comptable dédié aux freelances, pour un accompagnement personnalisé !)
b) Utiliser un simulateur fiscal pour évaluer le statut le plus avantageux
De plus en plus d’outils en ligne permettent de comparer rapidement l’impact d’une SASU vs. une EURL sur vos revenus. Jouez avec différents montants de chiffre d’affaires et de salaires pour voir la tendance.
c) Anticiper les besoins futurs (évolution de l’activité, projets de levées de fonds, etc.)
Ne vous limitez pas à votre situation actuelle. Si vous comptez vous développer, embaucher, ou accueillir des investisseurs, le choix initial de votre statut aura des conséquences non négligeables.
VI. FAQ sur la fiscalité des SASU et EURL
1. Quel statut offre la fiscalité la plus avantageuse pour un freelance en 2025 ?
Tout dépend du niveau de bénéfices et du mode de rémunération souhaité. En deçà d’un certain seuil de revenus, l’EURL à l’IR peut s’avérer légère. Au-delà, la SASU, combinée à un arbitrage salaire/dividendes, peut apporter une meilleure optimisation.
2. Comment fonctionne la flat tax pour les dividendes en SASU et EURL ?
Pour les deux statuts, les dividendes sont assujettis à la flat tax (12,8% d’IR + 17,2% de prélèvements sociaux), sauf si vous optez pour le barème progressif. La différence est qu’en EURL, au-delà de 10% du capital social, vous payez des cotisations sociales TNS supplémentaires, alors qu’en SASU, non.
3. Peut-on changer de régime fiscal après avoir opté pour l’IS ou l’IR ?
SASU : Si vous optez pour l’IR, c’est limité à 5 ans, puis retour automatique à l’IS.
EURL : L’option pour l’IS est irrévocable (hormis quelques cas très particuliers de renonciation dans un délai bref).
4. Quels sont les avantages fiscaux d’une SASU pour un investisseur ?
Une SASU peut évoluer facilement en SAS avec plusieurs associés, ce qui est plus attractif pour les investisseurs. Le régime d’imposition à l’IS est plus transparent, et la distribution de dividendes (sans cotisations sociales) rassure ceux qui veulent un retour sur investissement.
Conclusion : SASU ou EURL, un choix stratégique pour votre fiscalité
En 2025, plus que jamais, la question de la fiscalité doit être abordée avec soin lorsque vous créez ou restructurez votre entreprise. Que vous penchiez pour la SASU, réputée pour sa souplesse et sa dynamique de distribution de dividendes, ou pour l’EURL, plus encadrée et souvent moins coûteuse en charges sociales, vous devez retenir une chose : le meilleur choix dépend d’abord de vos besoins, de vos objectifs et de votre situation personnelle.
La SASU vous permettra d’optimiser vos dividendes (pas de cotisations sociales) et d’assurer une image “premium” si vous visez des investisseurs. À l’inverse, l’EURL peut être plus avantageuse pour de plus modestes bénéfices ou pour celles et ceux qui veulent payer moins de charges sociales en tant que TNS.
Dans un monde où la concurrence s’accentue et où la gestion de sa trésorerie devient capitale, un simple ajustement fiscal peut transformer vos perspectives. Prenez donc le temps d’analyser vos projections financières, votre volonté (ou non) d’attirer des partenaires, et surtout, n’hésitez jamais à vous entourer d’experts.
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