Imaginez-vous au volant d’une voiture que vous avez choisie il y a quelques années. Vous aviez besoin d’une certaine puissance, de beaucoup de flexibilité, et vous avez opté pour une SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle). C’était le véhicule idéal pour démarrer, pour profiter de la flexibilité statutaire, pour vous donner la sensation de rouler à la vitesse que vous souhaitiez, en tenant fermement le volant.
Mais voilà que 2025 a pointé le bout de son nez, et avec elle, des changements dans vos priorités : vous commencez à envisager d’abaisser certains coûts (spécialement vos charges sociales), de simplifier la mécanique administrative ou de permettre à votre conjoint de collaborer plus facilement. Vous entendez alors parler d’une nouvelle route : passer d’une SASU à une EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée). Cette transformation n’est pas un simple détail : c’est une évolution majeure qui modifie aussi bien votre régime social que votre fiscalité.
Cette transition est devenue très prisée en 2025 pour de multiples raisons. Et si c’était le nouveau cap dont votre entreprise a besoin ? Dans ce guide, nous allons décortiquer chaque étape, analyser les impacts juridiques, fiscaux, sociaux, et vous montrer les avantages et inconvénients de votre nouveau bolide : l’EURL.
Promesse de l’article : Vous donner toutes les clés pour transformer sereinement une SASU en EURL, sans faire d’erreur, en comprenant les impacts concrets pour votre business et votre trésorerie.
I. Quelles sont les différences entre une SASU et une EURL ?
1. Définition et caractéristiques principales
La SASU :
- Flexibilité et liberté statutaire.
- Un seul associé, qui détient des actions.
- Un président dirigeant, affilié au régime général (assimilé salarié) s’il est rémunéré.
- Régime fiscal : impôt sur les sociétés (IS) par défaut, possibilité d’opter pour l’IR durant 5 ans (sous conditions).
L’EURL :
- Cadre plus encadré et sécurisé.
- Un seul associé, qui détient des parts sociales.
- Un gérant affilié au régime des travailleurs non-salariés (TNS), qu’il se verse une rémunération ou non.
- Régime fiscal : impôt sur le revenu (IR) par défaut, possibilité d’opter pour l’IS (irrévocable).
En somme, SASU et EURL se ressemblent dans leur unipersonnalité, mais diffèrent sur la gouvernance (président vs gérant), la nature des titres (actions vs parts sociales) et surtout le régime social du dirigeant.
2. Comparatif des régimes sociaux
SASU : Le président est un assimilé salarié, relevant du régime général de la Sécurité sociale. Cotisations plus élevées, mais protection sociale meilleure (maladie, retraite...). En revanche, il n’y a pas d’assurance chômage.
EURL : Le gérant est un Travailleur Non Salarié (TNS). Les cotisations sociales sont généralement moins élevées (souvent autour de 35 à 45% de la rémunération nette). Par contre, la couverture sociale est moins complète, sauf à souscrire des complémentaires.
3. Comparatif des régimes fiscaux
SASU :
- IS par défaut (25% en 2025, avec un taux réduit à 15% sous conditions de CA et capital libéré).
- Option IR sur 5 ans possible, pour “transparence fiscale” temporaire si l’entreprise est récente et respecte certains critères (CA, nombre de salariés...).
- Dividendes non soumis aux cotisations sociales, seulement à la flat tax (30%) ou au barème progressif.
EURL :
- IR par défaut (vous êtes imposé personnellement sur les bénéfices, dans la catégorie correspondant à votre activité).
- Possibilité d’opter pour l’IS, mais ce choix est irrévocable.
- Dividendes au-delà de 10% du capital assujettis aux cotisations TNS.
II. Pourquoi transformer une SASU en EURL en 2025 ?
1. Réduction des cotisations sociales
Qui n’a jamais entendu : “Le régime TNS coûte moins cher” ? En SASU, votre rémunération vous coûte très cher en cotisations sociales. Avec l’EURL, vous payez un taux moindre (autour de 35 à 45% de votre rémunération nette). Cela se traduit par une trésorerie plus confortable. Certes, vous perdez en protection sociale, mais si votre priorité est de réduire vos charges, la bascule en EURL paraît séduisante.
2. Simplification administrative
Adieu les fiches de paie du président, adieu les déclarations sociales mensuelles ou trimestrielles pour votre mandat social… En EURL, le gérant TNS n’a pas à établir de bulletin de salaire pour lui-même. Vous gagnez en simplicité et en temps.
3. Flexibilité pour le conjoint
En EURL, il est possible de déclarer un conjoint collaborateur. Ainsi, votre mari, votre épouse ou votre partenaire de PACS peut participer à la vie de l’entreprise sans être salarié ni associé. En SASU, ce statut n’existe pas. Résultat : moins de charges, plus de flexibilité familiale.
4. Stratégies fiscales adaptées
Comme l’EURL est par défaut soumise à l’IR, vous pouvez, si vos revenus sont modestes, profiter du barème progressif (voire d’exonérations partielles ou d’abattements). Ou, si vous préférez, vous optez pour l’IS pour figer votre imposition au niveau de l’entreprise. Bref, vous ajustez votre stratégie. Tandis qu’en SASU, vous êtes par défaut à l’IS et devez “demander une dérogation” pour passer à l’IR (pour 5 ans maximum).
(Exemple chiffré) : Si vos bénéfices annuels tournent autour de 40 000 €, rester en TNS (EURL) peut vous faire économiser plusieurs milliers d’euros de cotisations par rapport à la SASU. Mais vous perdez la possibilité de distribuer des dividendes sans cotisations sociales. D’où l’importance de bien peser la balance selon vos priorités (protection sociale vs. économie).
III. Les étapes clés pour transformer une SASU en EURL
1. Décider la transformation
Le point de départ : la décision de l’associé unique. Vous rédigez un procès-verbal (PV) de décision attestant votre volonté de passer de SASU à EURL.
Vérifiez s’il existe un commissaire aux comptes ; s’il est présent, il devra rendre un rapport attestant que vos capitaux propres sont au moins égaux à la moitié de votre capital social. Sinon, pas besoin de nommer un commissaire à la transformation.
2. Modifier les statuts
Place à l’actualisation des statuts :
- Remplacer chaque mention “SASU” par “EURL”.
- Désigner un gérant associé unique au lieu d’un président associé unique.
- Ajouter les clauses propres à l’EURL (ex. mention sur la répartition des parts sociales, sur la possibilité de conjoint collaborateur, etc.).
Cette étape peut sembler intimidante, mais c’est un passage obligé pour sécuriser votre nouvelle forme juridique.
3. Remplir les formalités administratives
Les démarches s’effectuent désormais via le guichet unique. Il faut :
- Remplir le formulaire adéquat (en pratique l’ancien M2) indiquant la transformation et la nouvelle forme juridique (EURL).
- Compléter un formulaire TNS pour votre affiliation (vous passez sous le régime des travailleurs indépendants).
Soyez attentif : toute omission peut retarder l’opération.
4. Publier une annonce légale
Oui, il faut informer les tiers. La loi impose la parution d’une annonce dans un journal d’annonces légales habilité, mentionnant :
- L’ancienne forme : SASU, son capital, sa dénomination, etc.
- La nouvelle forme : EURL.
- L’identité de l’ancien président et celle du nouveau gérant.
- Le greffe du RCS où la société reste immatriculée.
5. Déposer le dossier au greffe
Vous constituez ensuite un dossier à déposer au greffe (toujours via le guichet unique) comprenant :
- PV de la décision de l’associé unique
- Statuts mis à jour
- Attestation de parution de l’annonce légale
- Éventuel rapport du commissaire (si commissaire aux comptes)
Et vous payez les frais de greffe. En général, la transformation est effective sous un à trois mois, selon la réactivité du greffe.
IV. Conséquences juridiques, fiscales et sociales de la transformation
1. Conséquences juridiques
- Transformation des actions en parts sociales : Vous n’avez plus de titres “actions” mais des “parts” correspondant au capital de l’EURL.
- Gouvernance : Le président devient gérant. Les décisions se prennent selon les règles propres à l’EURL (souvent plus encadrées que celles de la SASU).
- Conjoint collaborateur : Possible désormais, ce qui peut être un avantage non négligeable.
2. Conséquences fiscales
- Passage à l’IR par défaut : Désormais, les bénéfices sont en principe imposés au nom de l’associé unique (transparence fiscale).
- Ou maintien de l’IS sur option : Si vous y tenez, vous pouvez opter pour l’IS et rester dans le même esprit qu’en SASU. Mais attention, cette option est irrévocable.
- Gestion des réserves et dividendes : En EURL, les dividendes dépassant 10% du capital social (et compte courant) sont soumis aux cotisations TNS. Adieu la magie des dividendes exonérés de charges sociales version SASU.
3. Conséquences sociales
- Passage au régime TNS : Votre rémunération (ou non-rémunération) est soumise à des appels forfaitaires de cotisations, régularisés une fois vos revenus annuels connus.
- Couverture sociale moins protectrice : Pour la maladie, la retraite, l’invalidité, etc. Vous pourriez envisager des complémentaires pour mieux vous couvrir.
- Simplification déclarative : Pas de bulletin de paie, une Déclaration Sociale des Indépendants (DSI) annuelle résumant vos revenus.
V. Les coûts associés à la transformation
1. Frais obligatoires
- Frais de greffe : Chaque greffe facture des émoluments pour enregistrer la modification (environ 200 à 300 €).
- Publication d’annonce légale : Son coût varie selon la longueur du texte et le département (environ 100-150 €).
2. Prestations professionnelles
Avocat ou expert-comptable : Pour sécuriser l’opération, mettre à jour les statuts, vérifier l’aspect fiscal. Les honoraires peuvent fluctuer entre 500 € et plus de 1 500 €, selon la complexité.
Commissaire aux comptes : S’il y en a un dans la SASU, il doit faire un rapport de transformation. Ses honoraires varient également.
(Exemple global) : Au total, selon la situation, on peut estimer la fourchette entre 800 € et 2 000 € ou plus, en fonction des formalités et du recours à des professionnels.
3. Temps estimé
De manière générale, 1 à 3 mois suffisent pour achever la transformation, selon la réactivité des administrations et votre préparation.
Conclusion : Transformer une SASU en EURL, une décision stratégique en 2025
En 2025, envisager la transformation d’une SASU en EURL n’est pas anodin. C’est un virage potentiellement très bénéfique pour ceux qui cherchent à minimiser leurs charges sociales, à simplifier leur gestion administrative, ou encore à impliquer un conjoint grâce au statut de collaborateur. Mais, comme pour tout choix stratégique, il faut peser soigneusement le pour et le contre :
- Si vous tenez à une forte protection sociale et à des dividendes exonérés de cotisations sociales, la SASU reste préférable.
- Si, au contraire, vous visez l’allégement des charges et une gestion plus encadrée (et vous êtes prêt à assumer une couverture sociale un peu moindre), l’EURL est la voie idéale.
En un mot, c’est un choix personnel, dicté par vos priorités d’entrepreneur. Plus important encore, cette évolution exige une rigueur juridique et fiscale : mise à jour des statuts, déclaration officielle au greffe, changement de régime social… On parle ici d’une transition qui impacte votre futur.
Si vous envisagez de transformer votre SASU en EURL, n’hésitez pas à solliciter l’aide d’un professionnel. Neovi, notre cabinet comptable spécialisé dans l’accompagnement des freelances, peut vous guider pas à pas, estimer les coûts et s’assurer que vos nouveaux statuts sont parfaitement adaptés à vos ambitions.
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FAQ : Questions fréquentes
1. Combien coûte la transformation d’une SASU en EURL ?
Les principaux coûts incluent les frais de greffe (environ 200 €), l’annonce légale (entre 100 et 150 €) et les honoraires d’un professionnel (variable, souvent entre 500 € et 1 500 €). Au total, comptez entre 800 € et 2 000 € selon la complexité et la région.
2. Quelle est la durée moyenne pour finaliser la transformation ?
En général, entre 1 et 3 mois, selon la réactivité de chacun (greffe, journaux d’annonces légales) et la complétude de votre dossier.
3. Quels documents faut-il mettre à jour après la transformation ?
Les statuts (passage de SASU en EURL).
Le procès-verbal de décision de l’associé unique.
Les documents commerciaux (factures, devis, etc.) : mention de la forme juridique “EURL”.
4. Peut-on repasser d’une EURL à une SASU plus tard ?
Techniquement, c’est possible, mais ce serait à nouveau une transformation juridique. Il faut refaire un PV, un dépôt au greffe, etc. Mieux vaut donc anticiper longuement avant de changer de statut plusieurs fois.
